L'EUROPE PENDANT L'EMPIRE


 

L'EMPIRE FRANCAIS - NAPOLEON ET L'ANGLETERRE - LES COALITIONS -
NAPOLEON EN ALLEMAGNE - LES ROYAUMES DEPENDANTS - LES ANNEXIONS -
LE BLOCUS CONTINENTAL - CAMPAGNE DE RUSSIE

 


 

L'EMPIRE FRANCAIS

Le général Bonaparte devenu célèbre par ses victoires en Italie et en Egypte, abandonna ses armée en détresse sur les bords du Nil, revint en France, puis fit envahir les Assemblées par ses soldats et détruisit le régime républicain.

Il n'eut d'abord (1799), que le titre de Premier Consul, mais en 1804, il prit celui d'Empereur.

Il réorganisa tout en France sur un plan emprunté en partie à l'ancien régime, administration, tribunaux, impôts, lois, enseignement ; il signa le Concordat avec le Pape et règlementa le culte ; il créa même une nouvelle noblesse.

Il fixait les impôts, levait des armées, faisait des lois, déclarait la guerre sans consulter la nation, exigeait qu'on lui obéit militairement.

 

NAPOLEON ET L'ANGLETERRE

Vainqueur à Marengo (1800), il commença par chasser les Autrichiens d'Italie et força l'Empire à abandonner la Vénitie (1801).

L'Angleterre qui faisait la guerre à la France depuis 1793, se voyant seule, se décida à conclure la paix d'Amiens (1802).

Mais l'Europe ne resta en repos que deux ans.

Les anglais craignant que la France, devenue la première puissance du continent, ne cherchât à dominer aussi sur la mer, rouvrirent les hostilités en 1804, entamèrent un duel à mort avec Napoléon. Ils ne cessèrent d'armer les autres Etats contre lui, envoyèrent de l'argent et des troupes à tous ses ennemis et ne s'arrêtèrent que lorsqu'il fut tombé.

 

LES COALITIONS

L'Angleterre réussit à former trois coalitions :

En 1805, avec l'Autriche et la Russie. Napoléon avait préparé à Boulogne sa grande armée pour descendre en Angleterre, sa flotte fut détruite en Trafolgar sur la côte d'Espagne (1805). Renoncant alors à la descente, il se retourne contre l'Autriche, cerne l'armée autrichienne dans Ulm, entre à Vienne.

En 1806, avec la Prusse et la Russie. Le roi de Prusse comptait sur ses troupes fameuses organisées par le Grand Frédéric. Le même jour, à Auerstaerdt et à Iéna (1806), les deux armées prussiennes sont détruites ; Napoléon envahit tout le pays, bat l'armée russe (Eulau, Friedland),et conclut la paix de Tilsitt qui enlève au roi de Prusse la moitié de son royaume.

En 1809, avec l'Autriche et les Espagnols. Les Autrichiens n'avaient accepté la paix que pour se préparer à une nouvelle lutte. Napoléon ayant envahit l'Espagne pour établir son frère comme roi à la place du roi national, les Espagnols se soulèvent. L'Empereur d'Autriche en profite pour entrer en guerre, et pour la première foix il fait appel à son peuple. Mais Napoléon envahit l'Autriche, est vainqueur à Wagram (1809) et dépouille l'Autriche des Provinces Illyriennes à qui il impose des administrateurs français.

 

NAPOLEON EN ALLEMAGNE

Après Iéna, Napoléon avait gardé sa grande armée en Allemagne et y aait tout réglé à sa volonté. Il réunit deux assemblées de princes, en 1805 et 1806, et remania complètement la division du pays. Il supprima les principautés exxlésiastiques, presque toutes les villes libres, beaucoup de petites principautés et distribua tous ces territoires aux princes les plus puissants.

L'Allemagne du Sud, divisée jusque-là en deux cents petits Etats, n'en forma plus que trois, royaume de Bavière, royaume de Wurtemberg, grand-duché de Bade. Le royaume de Prusse avait reçu de grands territoires en Wesphalie ; mais après sa défaite, Napoléon lui enleva tout le pays à l'ouest de l'Elbe, dont il forma le royaume de Wesphalie, ainsi que les provinces polonaises qu'il érigea en grand-duché de Varsovie et qu'il donna au roi de Saxe.

Tous les Etats allemands entre l'Elbe et le Rhin, furent réunis en une Confédération dont l'Autriche et la Prusse furent exclues et dont Napoléon fut le Protecteur. Désormais il n'y eut plus d'Empereur d'Allemagne, l'ancien empereur prit le titre d'Empereur d'Autriche (1806).

Les Allemands souffrirent cruellement de ces guerres et des passages des armées ; ils conçurent contre Napoléon une haine mortelle qui se transforma en haine contre la France.

 

LES ROYAUMES DEPENDANTS

Napoléon ne respectait pas plus la volonté des peuples étrangers que celle des Français. Il voulut entourer son empire de royaume qui lui obéissent.

Avec les républiques alliées de la France et les pays qu'il avait conquis, il créa des royaumes qu'il distribua à ses parents comme s'il s'était agi de domaines privés :
- Le Royaume de Hollande (ancienne république batave), à son frère Louis.
- Le Royaume d'Italie (ancienne république cisalpine), à son beau-fils Eugène Bauharnais.
- Le Royaume d'Etrurie (gran-duché de Toscane), à un prince espagnol.
- Le Royaume de Naples (ancienne république parthénopéenne), à son beau-frère Murat (1806).
- Le Royaume d'Espagne, à son frère Joseph.
- Le Royaume de Westphalie, à son frère Jérome.
- Le Grand Duché de Berg, à Murat, puis à un fils de Louis.

 

LES ANNEXIONS

Napoléon ne se contenta plus pour son Empire des frontières naturelles de la France.
Il prit à la Suisse Genève et le Valais ;
à l'Italie, le Piemont, la Toscane, et les Etats du Pape (1808) ;
en 1810, la Hollande apèrs l'abdication de Louis ;
à l'Autriche, les provinces illyriennes (1809) ;
à l'Allemagne, toute la côte de la mer du Nord jusqu'au Dannemark (1810).

L'Empire en 1810 avait 130 départements et 7 provinces (103 seulement dans les limites naturelles de la France). Napoléon gouvernait la moitié de l'Europe (France, Italie, Espagne, Allemagne).

 

LE BLOCUS CONTINENTAL

Napoléon n'ayant pu vaincre l'Angleterre sur mer, essaya de la ruiner. En 1806, il imagina le Blocus Continental. Il défendit à tous les peuples placés dans sa dépendance, tous clients de l'Angleterre, de recevoir aucun navire anglais, aucun produit anglais ; toute marchandise anglaise, sucre, café, contons, draps, devait être confisquée ou brûlée.

Ce régime, qui privait l'Europe occidentale de quelques-unes des denrées nécessaires à la vie, parut bientôt insupportable. Aussi, malgré les plus expresses défenses, les Hollandais, les Belges et les Allemands continuèrent-ils à commercer avec l'Angleterre ; ils introduisaient les marchandises anglaises en contrebande ou achetaient les fonctionnaires chargés de les arrêter.

 

CAMPAGNE DE RUSSIE

Depuis 1807, l'empereur de Russie était devenu l'allié et l'ami de Napoléon qui lui laissa enlever la Finlande au roi de Suède (1808). A eux deux ils étaient maîtres de l'Europe.

Mais Alexandre ne put tolérer le blocus continental que Napoléon prétendait imposer même à la Russie. Il se brouillèrent et la guerre éclata entre les deux césars.

L'Empereur de Russie eut pour alliés l'Angleterre, l'Espagne et la Suède. Napoléon força la Confédération du Rhin, le roi de Prusse et l'Empereur d'Autriche à s'unir à lui.

Il envahit la Russie avec une armée de 450 000 hommes, composée de Français, d'Italiens, d'Allemands et de Polonais et arriva jusqu'à Moscou, au milieu de l'hiver. Mais, pour n'être pas coupé de sa base d'opération, il dut battre en retraite après l'incendie de Moscou. La plupart de ses soldats périrent de froid, beaucoup se noyèrent dans la Bérésina.

Il ne ramena que des débris de son armée sur l'Elbe. Les Prussiens et les Autrichiens qui ne marchaient qu'à contre-coeur se retournèrent contre lui. La force lui échappait ; son empire qui n'avait d'autre fondement que la force allait s'écrouler.